Monstera, faux philodendron

Avec ses grandes feuilles d’un vert profond, parfois striées de blanc, le monstera fait partie des plantes d’intérieur les plus prisées. Les feuilles ovales peuvent mesurer jusqu’à 50 cm. Chez de nombreuses variétés, les feuilles sont d’abord claires puis s’assombrissent au fil du temps pour devenir vert foncé. Les feuilles découpées sont typiques du monstera.

En règle générale, l’espèce botanique Monstera deliciosa est la plus prisée. Elle se décline en différents types et variétés, à feuilles, mais aussi à port différent : alors que certaines s’attardent près du sol et y forment des tiges de un à trois mètres de haut, d’autres cultivars escaladent des étagères grâce à leurs racines aériennes.

En raison de son esthétique attrayante, cette plante est présente dans de nombreux foyers. Comme elle est de plus extrêmement facile d’entretien, plus rien ne s’oppose à la vie en commun.

Le genre du faux philodendron, dont le nom botanique est Monstera, appartient à la famille des Aracées (Araceae). Les monsteras sont originaires des îles Caraïbes et des régions tropicales d’Amérique centrale et du sud, où elles s’enroulent autour des arbres en immenses plantes grimpantes. Plus de 30 espèces différentes de monsteras ont déjà été identifiées. Les chiffres fluctuent fortement car les jeunes espèces de monsteras sont souvent différentes de leurs aînés, entraînant ainsi une grande variabilité. Ainsi quelques botanistes parlent de 50 ou 60 espèces différentes.

Lorsqu’on parle de monstera au quotidien, on pense en général non au genre dans son ensemble mais bien plutôt à l’espèce dominante : le monstera deliciosa. Son nom vient probablement du fait que les fruits de cette espèce sont comestibles. Elle est connue dans son pays sous le nom de banane-ananas. Les plantes d’intérieur matures forment aussi parfois des capitules floraux typiques des aracées, enveloppés d’une bractée blanche à partir de laquelle les fruits se développent.

Certes, les faux philodendrons se déclinent en multiples variétés sous les tropiques, mais certains d’entre eux ont emménagé aussi en tant que plantes d’intérieur dans des contrées moins chaudes. Il existe en plus du monstera deliciosa une sous-espèce, le monstera deliciosa var. borsigiana. Borsigiana fait partie des cultivars grimpants. Il forme en outre des « fenêtres » plus petites que le monstera deliciosa. Une autre variété prisée est le monstera obliqua. Ses feuilles sont très nettement fenêtrées et donnent une esthétique intéressante à cette plante d’intérieur persistante.
Selon les variantes, les feuilles peuvent en outre être plus ou moins fortement panachées. Ce qui signifie qu’elles peuvent avoir des taches jaunes ou blanches, leur conférant alors un motif intéressant. Ainsi le monstera « Variegata » fait-il partie des variétés les plus connues dont le panachage blanc crée un véritable point de mire dans votre salon. « Aurea » est en revanche séduisant avec ses marbrures jaunes.

La plante préfère les emplacements clairs sans rayonnement direct du soleil. Si l’emplacement est trop sombre, la plante ne forme que difficilement ses fentes caractéristiques dans les feuilles. Les jeunes feuilles poussent d’abord de façon cordiforme et sans les « fenêtres » typiques qui ne se forment que plus tard. Des feuilles défraîchies indiquent au contraire un rayonnement solaire trop élevé. En général : les feuilles dotées de veinures apprécient plutôt les emplacements clairs, les variétés de monstera purement vert foncé peuvent aussi supporter moins de luminosité.

L’humidité ambiante doit être relativement élevée, généralement avec des températures ambiantes autour de 20 °C. La plante apprécie un peu de fraîcheur pendant la période de dormance d’octobre à février. Toutefois, la température ne doit pas descendre durablement en dessous de 15 °C.

Les monsteras ont certes régulièrement besoin d’eau, mais peuvent aussi bien affronter la sécheresse. C’est surtout en hiver qu’on surestime leurs besoins hydriques. Arrosez-les uniquement lorsque la couche de terre supérieure est desséchée. Ce peut être le cas en été en quelques jours seulement et en hiver si la plante n’est pas contre un chauffage, ce délai peut selon les circonstances s’allonger à quatre ou cinq semaines. Il faut considérer individuellement chaque plante car de nombreux facteurs jouent un rôle comme la taille du bac, l’exposition au soleil, le substrat et la température ambiante.

Généralement, il faut impérativement éviter l’humidité stagnante. Celle-ci peut survenir lorsque la plante est durablement humide, par exemple si l’on a omis d’évacuer l’excédent d’eau dans le cache-pot après arrosage. De même, un arrosage trop fréquent lui sera défavorable. En cas de terre trop longtemps humide ou d’eau stagnante dans le cache-pot, les racines commencent à pourrir et la plante meurt. Si cette erreur d’entretien est rapidement détectée, on peut essayer de rempoter la plante dans du substrat neuf. Il faudra alors supprimer les racines déjà pourries.

Comme le monstera aime les fortes humidités ambiantes, il apprécie les pulvérisations régulières d’eau. C’est précisément en hiver lorsque l’air ambiant est asséché par le chauffage que le monstera apprécie une légère brumisation. Essuyez en outre les grandes feuilles une fois par semaine avec un chiffon humide et dépoussiérez-les. Nous vous conseillons d’utiliser de l’eau de pluie portée à température ambiante ou de l’eau distillée.

Le monstera a besoin de différents nutriments pour rester en bonne santé et prospérer : l’azote pour la croissance végétative, le potassium pour la solidité des parois cellulaires, le fer et le magnésium pour de belles feuilles vertes, en bonne santé. Apportez dans l’eau d’arrosage de l’engrais liquide pour plantes vertes afin de lui donner tous les nutriments nécessaires. Une fertilisation mensuelle avec l’engrais pour plantes vertes est recommandé pendant la phrase de croissance au printemps et en été. Vous pouvez aussi utiliser des bâtonnets d’engrais à enterrer tout simplement. Ils fournissent durant trois mois les nutriments en continu et selon les besoins.

Conseil : si vous remarquez que votre monstera a formé de vigoureuses racines aériennes, ceci peut être dû à un manque de nutriments, car elles lui permettent d’en capter davantage. Le jaunissement des feuilles et la stagnation de la croissance indiquent de même une carence nutritionnelle.

Avez-vous un nouveau monstera depuis peu ? Avant d’acheter un beau cache-pot pour la plante, regardez si les racines s’évadent déjà par les trous de drainage ou si la plante est globalement trop grande pour le pot. Ce sont des signes qui montrent que le monstera a besoin d’un nouveau pot plus grand. C’est justement chez les jeunes sujets qu’un rempotage régulier est important, car ils poussent très vite et ont besoin de place pour leurs racines.
Mais les plantes matures devraient être aussi rempotées tous les deux ou trois ans selon la croissance. Un pot plus grand n’est ici pas toujours nécessaire. Il suffit souvent de remplacer l’ancien substrat par du neuf, car il ne contient quasiment plus de nutriments et est épuisé. Le meilleur moment pour le rempotage est le printemps avant que la plante n’entre en phase de croissance.

Rempotage – voici comment procéder :

1. dépotez précautionneusement le monstera. Veillez à ne pas blesser les racines aériennes formées par la plante.
2. Le nouveau bac doit être de quelques centimètres plus grand que le précédent et avoir de préférence plusieurs trous de drainage.
3. Un drainage est important pour prévenir l’humidité stagnante. Déposez pour ce faire une couche de granulés de pierre ponce au fond du bac.
4. Utilisez alors un terreau spécial plantes vertes, nutritif, structurellement stable et perméable.
5. Installez le monstera dans son nouveau pot et comblez les trous avec du terreau frais. Laissez une cuvette d’arrosage de deux centimètres de haut pour éviter tout débordement.
6. Tassez bien la plante et arrosez copieusement autour d’elle. Vous faciliterez ainsi l’enracinement de votre monstera.

Vous pouvez alors lui offrir un joli cache-pot. Pour les novices, il est conseillé d’utiliser un bac avec soucoupe associée. Vous pouvez directement voir si la plante a absorbé toute l’eau ou s’il en reste dans la soucoupe et dans ce cas l’évacuer.

Avec les bons soins, il se peut que le monstera pousse de façon disproportionnée. Si tel est le cas, vous pouvez supprimer des tiges isolées. En principe, vous pouvez le tailler à tout moment. Toutefois, si vous prévoyez une taille radicale, procédez de préférence au printemps après l’avoir rempoté.

Vous aimeriez multiplier ce petit bijou végétal ? Il est très facile de multiplier le monstera au printemps ou en été. Deux variantes existent : des boutures de tête, où l’on utilise seulement la partie supérieure de la plante, c’est-à-dire la « tête ». Ou des boutures de tige, où l’on utilise un morceau de tige avec bouton dormant qui repartira ensuite. Les boutures de tige seront directement mises en terre, tandis que celles de tête seront mises dans un verre d’eau pour raciner. Veillez à ce que les températures soient suffisamment chaudes. Vous pouvez aussi couper les boutures de telle sorte qu’elles n’aient pas de feuille et beaucoup de racines aériennes.

Cette robuste plante d’intérieur est rarement attaquée par des ravageurs tels que cochenilles ou araignées rouges. L’entretien du monstera n’est pas très exigeant. Le jaunissement des feuilles traduit des racines trop humides ou une carence nutritionnelle. Le brunissement du bord des feuilles indique de même que les conditions sont trop humides et trop froides. L’absence de formation de fenêtres dans les feuilles indique souvent que cette plante ornementale est trop à l’obscurité mais souffre également d’une carence nutritionnelle.