Portrait
Caractéristiques
Période d'infestation
Description
Otiorhynques
Dès le crépuscule, ils jettent leur dévolu sur nos fraises, nos azalées et nos rhododendrons. Le lendemain matin, les défoliations trahissent les agapes nocturnes des otiorhynques. À ce moment-là, ces coléoptères lucifuges se sont retirés depuis longtemps dans leur cachette. Les otiorhynques sont donc difficiles à combattre. Toutefois, on peut entreprendre quelques actions contre ce ravageur afin de protéger ses plantes.
Les otiorhynques appartiennent à la famille des curculionidés (Curculionidae). L’otiorhynque de la vigne (Otiorhynchus sulcatus) est largement répandu en Europe. Il s’agit d’un coléoptère marron foncé à noir, à squamules dorées. Il porte sur son rostre deux antennes développées vers l’avant. Sa taille totale peut atteindre 14 millimètres. L’otiorhynque de la vigne est aptère et passe ses journées dans des cachettes à l’abri de la lumière.
D’autres espèces de la famille des charançons lui tiennent compagnie, l’otiorhynque du saule (Otiorhynchus salicicola) ou de la luzerne (Otiorhynchus ligustici). D’autres espèces sont arrivées en Europe à la faveur du commerce mondial (de plantes) ou du tourisme. De par leur nature, la plupart des espèces d’otiorhynques présentes chez nous ressemblent à celui de la vigne. Les mesures de protection des plantes sont donc similaires.
L’otiorhynque de la vigne n’est pas très éclectique : des fraises aux plantes fleuries en bac jusqu’à diverses variétés de vivaces, il inscrit une large gamme de végétaux à son menu. Il se nourrit toutefois de préférence de plantes ligneuses aux feuilles « épicées et coriaces » comme le rhododendron, le laurier-cerise, le buis ou le rosier.
Les dégâts sont variables. L’infestation par des otiorhynques adultes est facilement reconnaissable aux criques laissées par l’insecte. Il s’agit de morsures hémisphériques en bordure de feuille. Les pièces buccales spéciales de ce coléoptère ne lui permettent pas de perforer directement la feuille, il doit donc commencer par le bord de la feuille avant de poursuivre plus avant son œuvre dévastatrice. Durant les chaudes nuits d’été, on peut observer ses agapes nocturnes. Dès qu’il est dérangé, il se laisse tomber au sol et disparaît dans les tréfonds les plus sombres du jardin. Le matin suivant, seules les traces de morsures trahissent sa présence.
Les dégâts causés par les larves de l’otiorhynque ne sont peut-être pas visibles de prime abord, mais ils sont d’autant plus graves. En effet, ces larves se trouvent dans le sol, où elles grignotent les racines des plantes. On observe les premières feuilles ou tiges flétries — des dégâts qui peuvent aussi être imputables à d’autres causes. Une forte infestation peut provoquer la mort de la plante.
Si vous découvrez des plantes flétries dans votre plate-bande, il peut s’avérer utile de jeter un coup d’œil sous terre : si vous découvrez de petites larves blanc crème à capsule céphalique marron clair, il peut s’agir de larves d’otiorhynques.
Aucun mâle n’est nécessaire à la reproduction : les femelles de l’otiorhynque de la vigne se reproduisent par parthénogenèse, ce qui signifie qu’elle peut quasiment s’autoféconder.
Pour ce faire, la femelle du coléoptère commence par dévorer la moitié de la plate-bande au printemps. Ensuite, elle pond plusieurs centaines d’œufs en terre, avec une prédilection pour les sols sablonneux, humifères et la proximité de plantes ligneuses. Deux à trois semaines plus tard, généralement pendant l’été, les larves éclosent et s’attaquent immédiatement aux plantes. Leur menu comprend d’abord les fines radicelles, puis l’écorce des racines principales, causant ainsi des dommages irréversibles à la plante. Après avoir survécu à l’hiver, les larves blanc crème se nymphosent. À partir de mai, les premiers otiorhynques se métamorphosent et commencent à dévorer les feuilles.
Outre les larves, les coléoptères peuvent également hiverner et assurer la relève. Dans les serres chaudes, les otiorhynques peuvent même apparaître tout au long de l’année à n’importe quel stade de développement et causer des problèmes.
Lutte
Combattre les otiorhynques
Différentes méthodes ont fait leurs preuves pour se débarrasser de l’otiorhynque.
1. Poser un piège et les ramasser
Ces coléoptères sont lucifuges — le jour, ils se réfugient à l’abri dans une cachette. Retournez un pot de fleurs avec de la laine de bois près des plantes concernées. Vous pouvez également utiliser une vieille planche de bois. L’important est d’offrir un refuge obscur aux coléoptères. Le jour venu, vous pouvez alors relever le piège et éliminer les coléoptères dans une poubelle bio hermétique.
2. Travailler le sol
Pour rendre la vie des larves particulièrement inconfortable, binez régulièrement le sol, afin de perturber leur développement. Vous pouvez aussi éliminer directement les larves, si vous les découvrez en bêchant superficiellement le terrain.
3. Combattre les larves avec des nématodes
Une autre méthode contre les larves consiste à utiliser des nématodes spéciaux, qui les empoisonnent en leur injectant une bactérie mortelle. Avant d’épandre les nématodes, il est important d’arroser copieusement la plante. En effet, les nématodes ont besoin d’une humidité relativement importante pour se déplacer dans le sol. Mais la terre ne doit pas non plus être trop humide. Il est préférable d’arroser le matin, avant d’épandre les nématodes un peu plus tard, vers l’après-midi. Pour que les nématodes se sentent bien, la température du sol idéale doit être comprise 12 degrés.
4. Favoriser les auxiliaires
Dans un jardin au naturel, il y a souvent un équilibre entre ravageurs et auxiliaires. Offrir un abri aux hérissons, taupes, crapauds, oiseaux, mille-pattes, araignées ou lézards empêche les otiorhynques de prendre le dessus et d’endommager vos plantes. Les poules sont également friandes de l’otiorhynque, alors si vous avez quelques poules, laissez-les se promener dans votre jardin. Elles pourront peut-être picorer quelques-unes des larves de ce ravageur.
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